Je partage bien entendu votre constat, monsieur Quatennens, et pense que nous pourrions aller plus loin, même s'il nous reste peu de temps. Vous l'avez dit, dans la publicité, les femmes sont plus souvent dénudées que les hommes, et moins souvent présentées comme des expertes. Les hommes, eux, sont les « sachants » : s'ils sont là pour l'expertise, les femmes sont là pour l'expérience, et souvent présentées par un unique prénom ou à travers un rôle privé, par exemple de ménagère, de soeur ou d'épouse.
Cependant, la publicité donne aussi une représentation stéréotypée des hommes : en témoigne l'excellente étude menée sur ce point par l'Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises – ORSE – sur la place des pères dans la publicité. Elle révèle que ceux-ci sont toujours présentés comme défaillants dans la famille.
Des stéréotypes de genre pèsent donc sur les femmes comme sur les hommes. Le CSA, très mobilisé sur le sujet, dispose de moyens accrus. Il est déjà tenu de rendre compte de l'application de la loi avec un rapport public annuel, dans lequel il peut proposer toute modification qui lui semble utile. Le président du CSA, d'ailleurs, vient présenter ce rapport tous les ans, dans le cadre d'auditions publiques, devant les commissions des affaires culturelles de chaque assemblée, ainsi que l'ensemble des rapports et des études plus particulièrement dédiées à l'image de la femme dans les programmes. C'est un sujet sur lequel nous travaillons également avec le CSA, en particulier avec Sylvie Pierre-Brossolette. L'avis est donc défavorable sur l'amendement.