Monsieur le président, il s'agit de quatre amendements, qui plus est sur un sujet majeur ! J'aimerais disposer de suffisamment de temps pour m'exprimer.
Nous discuterons en séance publique du sens profond de ce texte, dont la cohérence, lorsque l'on met toutes les dispositions bout à bout, aboutira à renforcer le ghetto.
Que se passe-t-il aujourd'hui dans les QPV d'Île-de-France et de certaines grandes villes ? Action logement n'affecte pas les salariés dans les mêmes endroits, selon qu'ils sont plus ou moins précarisés ou qu'ils appartiennent ou non à la couche moyenne. Plus les gens sont en difficulté, plus ils sont orientés vers les QPV !
François Pupponi a évoqué la déclaration de Manuel Valls, mais le premier qui a parlé d'apartheid en Île-de-France et de développement à la brésilienne – un comble pour un pays comme la France, ses valeurs et son histoire ! –, c'est Jean-Pierre Chevènement, alors ministre de l'intérieur, à la fin des années 1990.
Depuis, sous l'action des gouvernements successifs, le séparatisme social et les discriminations se sont aggravés. Il faut dire « stop ! ». Il y a eu un début de politique pour enrayer cette évolution et un retournement tenté dans la loi Égalité et citoyenneté. Ce projet de loi va à l'inverse. C'est terrible, car cela va finir par péter au visage de ce pays !
Dans un long entretien, Alain Minc a jugé la situation française : il félicite le Gouvernement pour sa politique macroéconomique, explique que tous les clignotants sont au vert et que l'avenir est radieux ; mais il appelle son attention sur le fait qu'il ne prend pas en compte la situation des quartiers populaires et des banlieues, et que c'est un élément qui peut venir se mettre en travers de son action. Je ne partage pas la première partie de l'analyse d'Alain Minc, mais je le rejoins sur le second point : la situation dans les quartiers constitue une fragilité terrible pour la France, et il faut y prendre garde.