On peut entendre que l'adaptation aux règles d'urbanisme engendre des difficultés dans la vie quotidienne. J'ai moi-même été maire de montagne, je connais des villages de montagne en Corse dont la commune possède un littoral, et il est ubuesque que la loi littoral s'y applique ; dont acte. Mais cet article rend constructibles les dents creuses, c'est-à-dire les espaces intermédiaires entre les agglomérations et les villages, et l'habitat diffus. C'est une entorse majeure au grand principe de la loi littoral.
Nous ne vivons pas dans le monde des Bisounours : les forces de l'argent et de la spéculation immobilière et foncière sont et ont toujours été là, malgré l'adoption de la loi littoral en 1986. Dans beaucoup de zones, les militants ont mené un combat permanent pour éviter que le littoral ne soit complètement pillé. On ne peut pas aujourd'hui, à la faveur d'un débat en commission, sans évaluation sérieuse, décider de la constructibilité des dents creuses. C'est impossible sans ouvrir la voie aux forces de l'argent qui assaillent quotidiennement nos territoires, au détriment des populations qui veulent un développement économique pérenne et la protection de l'environnement. Soyez, s'il vous plaît, les sentinelles, les grands messagers de la loi de 1986 !