Intervention de Thibault Bazin

Séance en hémicycle du vendredi 1er juin 2018 à 15h00
Évolution du logement de l'aménagement et du numérique — Article 18

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThibault Bazin :

La conception de ces logements pose un vrai problème, car cela coûte beaucoup plus cher de faire des travaux d'adaptation a posteriori que d'intervenir au stade de la conception. Prenons, par exemple, un appartement doté d'une toute petite salle de bain. Ce n'est pas très pratique pour ceux qui ont des enfants en bas âge ; le besoin d'une salle bain d'une certaine taille ne se fait pas sentir uniquement pour les personnes d'un âge avancé. Ce n'est pas négligeable.

Prenons la question des cloisons. Quand vous êtes jeune, en couple, sans enfant, dans la force de l'âge, vous préférez avoir un grand séjour et une petite salle de bain. Supposons que vous souhaitiez un jour décaler cette cloison : cela a un coût, mais vous le faites. Supposons qu'après un accident, vous vous retrouviez en situation de personne à mobilité réduite : il faudra alors installer des poignées sur la cloison. Or de nos jours ces cloisons sont généralement assez fragiles : on le voit avec les sèche-serviettes, sur lesquels il ne faut pas trop forcer sous peine d'arracher la paroi – certains en ont sans doute fait l'expérience.

L'évolutivité, cela n'a donc rien d'évident, surtout quand on n'a pas posé solidement les cloisons dès le début, de façon qu'elles puissent supporter le poids des personnes y prenant appui. J'ai choisi cet exemple concret pour que chacun ait bien conscience de ce problème fondamental. Je suis pour l'évolutivité, mais pour qu'elle soit possible, la base, c'est l'accessibilité.

Les deux tiers de notre production de logements collectifs sont destinés à des bailleurs qui les mettront en location. Le jour où les locataires auront besoin de faire réaliser des travaux, la question du coût de ces travaux se posera aux bailleurs, sociaux ou privés. Imaginez-vous bien ce que cela représente ?

Concernant l'évolutivité, vous ne m'avez pas convaincu. Nous allons à présent voter ces amendements identiques de suppression. Je continue à penser que quand il y a un flou, il y a parfois un loup. Je vous invite vraiment à considérer cette question avec le plus grand sérieux : parfois, derrière de bonnes intentions, peut se cacher une mauvaise idée.

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