Merci de m'accueillir au sein de votre commission – j'appartiens moi-même à la commission des affaires économiques. On constate que des gamins sont en difficulté, en situation de décrochage et l'idée géniale serait de les mettre au boulot alors que c'est loin d'être la seule solution. Vous avez ainsi évoqué, madame la ministre, les quartiers de la politique de la ville, mais on peut également orienter les jeunes en question vers le développement culturel, le théâtre, l'apprentissage des arts – qui donnent aussi d'excellents résultats.
Nous avons ainsi créé, avec plusieurs villes de notre agglomération, un « orchestre des quartiers ». Parmi ses membres, des mômes étaient en difficulté scolaire et du fait d'être associés à cette démarche ils se trouvent dans une meilleure situation – y compris à l'école. En effet, ils ont travaillé en groupe, ils ont appris la patience, ils ont appris à communiquer avec les autres – quand on joue d'un instrument au sein d'un orchestre symphonique, on apprend à être avec les autres. L'apprentissage, je le répète, n'est pas la bonne solution au décrochage ; c'est souvent une solution par défaut : le gamin se sent mal à l'école et donc se dit qu'il va aller bosser. Mais n'oublions pas que près de 30 % des contrats d'apprentissage sont rompus dès la première année – et ce sont donc des jeunes qui les rompent.
Aussi, prendre les choses comme vous le faites, c'est encore contribuer, me semble-t-il, à dévaloriser l'apprentissage. Notre société doit offrir plus d'ouvertures que cela.