Quand j'étais syndicaliste étudiant – cela date un peu –, je me battais déjà contre la fusion des universités. D'ailleurs, on voit bien aujourd'hui ce que cela donne : on essaie de former des super-structures et de fusionner au maximum les établissements d'enseignement supérieur, pour pallier la misère de leurs moyens. On essaie de tirer parti de ces fusions et, qui plus est, d'atteindre des tailles critiques pour répondre aux standards internationaux, récolter des fonds au titre des programmes d'investissement d'avenir, ou pour obtenir une bonne place dans le classement de Shanghai.
Cela ressemble à une fuite en avant. L'objectif n'est pas d'offrir le meilleur cadre d'études à la masse des étudiants. De fait, les fusions n'ont pas permis jusqu'à présent – et pas davantage à l'avenir – de dégager des moyens suffisants pour l'intégralité des lycéens qui envisagent, après leur bac, d'aller dans l'enseignement supérieur. J'en veux pour preuve tous ces systèmes que l'on est obligé de mettre en place et qui, même si l'on ne tire plus au hasard, aboutissent toujours à sélectionner les gens.
Voilà pourquoi nous avons redéposé cet amendement de suppression.