Notre groupe n'avait pas déposé de motion de rejet préalable et n'avait donc pas participé au tirage au sort. Cela étant, nous voterons la motion présentée par nos collègues de La France insoumise, pour des raisons – j'insiste sur ce point – directement liées au texte.
Le premier élément tient aux 2 % du PIB devant être affectés aux dépenses militaires. Chacun sait qu'il s'agit d'une injonction de l'OTAN et, plus particulièrement, des États-Unis. Cela se fait de manière autoritaire. Surtout, cette budgétisation se traduit par une absence d'audit, de recensement précis des besoins de nos armées. À mes yeux, cette décision a des effets pervers, puisqu'il s'agit, en définitive, d'un budget évalué de façon mécanique, sur l'injonction des États-Unis. L'objectif poursuivi consiste d'ailleurs, avant tout, à servir les industries de l'armement américaines.
Le second élément, sur lequel je suis abondamment intervenu au cours des débats, concerne le parti pris en faveur de l'armement nucléaire, à l'amélioration duquel seront consacrés 37 milliards d'euros. On aurait pu concevoir que, dans le cadre du désarmement, de la diplomatie internationale, on s'oriente plutôt vers une stagnation ou, du moins, une limitation des armes nucléaires. Or c'est le parti tout à fait contraire qui a été pris. C'est un très mauvais signe. Telles sont les deux raisons qui justifient notre vote de cette motion de rejet préalable.