Notre refus de soutenir le projet de loi de programmation militaire se fonde également sur la proportion des moyens qu'il consacre à la mise en oeuvre du plan de modernisation nucléaire. Sans rien savoir de ce programme, nous allons valider qu'on y consacre 37 milliards d'euros !
Non seulement cette somme est totalement démesurée à nos yeux, mais elle suggère que nous ne nous soucions pas de l'image que ces choix donnent de la France en matière de lutte contre la prolifération nucléaire et pour la diminution des armes nucléaires – ambition pourtant inscrite dans le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.
En effet, il paraît bien difficile d'évoquer des « modifications à puissance constante » lorsqu'on généralise les missiles de nouvelle génération. Quant à la puissance de notre arsenal nucléaire, elle est déjà mille fois supérieure à celle déployée à Hiroshima !
Tandis que seront décidées aujourd'hui, si rapidement – si superficiellement – les orientations de notre pays en matière de moyens militaires, j'émettrai le souhait qu'à l'avenir, ces vrais enjeux de fond soient débattus par la représentation nationale et par les Français eux-mêmes.
Vous l'aurez compris, madame la ministre, chers collègues, si le groupe GDR vote contre le projet de loi de programmation militaire pour les années 2019-2025, ce n'est pas parce qu'ils se désintéresse des besoins des femmes et des hommes engagés pour assurer quotidiennement leurs missions au service de la sécurité et de la défense de tous les Français, mais parce que le débat sur le texte a délibérément évacué les questions stratégiques et politiques de fond qui devraient être préalablement mises en débat avant toute programmation.