L'amendement CL356 s'inscrit un peu dans la même veine. Je propose pour ma part de compléter l'article 75-1 de la Constitution par la phrase suivante : « Le statut public des langues régionales est défini par la loi. » Peut-être est-ce un peu enfoncer une porte ouverte, mas cela obligera peut-être le Gouvernement à se saisir de ce problème et à légiférer, ce qu'il n'a pas fait jusqu'à maintenant – et le Parlement voyant la plupart du temps son pouvoir législatif réduit à la portion congrue, il a bien du mal à légiférer lui-même. Alors qu'une cinquantaine de propositions de loi relatives aux langues régionales ont été déposées sur le bureau de l'Assemblée nationale, seules deux ont été discutées et seulement lors de la dernière législature. Il y a bien un blocage, mais qui est plus le fait de l'administration et des ministères que des députés et de nos concitoyens, qui trouvent cette querelle un peu d'un autre âge. Par exemple, la plupart des parents d'élèves sont favorables à l'enseignement bilingue. Ils sont favorables à ce qu'on enseigne le breton en Bretagne, l'occitan en Occitanie, le basque au Pays basque, le corse en Corse. Pour qu'un enseignement bilingue puisse être proposé à peu près à un tiers d'une classe d'âge, soit environ la proportion nécessaire pour que la langue reste vivante, il faut, en l'état, attendre l'année 2118. Nous ne pouvons attendre un siècle, d'autant que nous pouvons aller beaucoup plus vite. Contrairement à ce que l'on prétend, faire de l'enseignement bilingue, ce n'est pas une minute de plus d'enseignement, c'est un enseignement différent et cela ne coûte pas très cher.