Intervention de Edouard Philippe

Séance en hémicycle du mardi 10 juillet 2018 à 15h00
Démocratie plus représentative responsable et efficace — Motion de rejet préalable

Edouard Philippe, Premier ministre :

Nous avons pu, une fois de plus, profiter du talent oratoire de M. Gosselin, qui sait si bien plaider une cause. En défendant la motion de rejet préalable, M. le député voudrait nous convaincre que certaines mesures de ce texte seraient contraires à des dispositions constitutionnelles. Je n'apprendrai pas au fin juriste qu'est Philippe Gosselin que, par définition, cette branche de l'alternative posée par le règlement de l'Assemblée nationale est sans objet et qu'il me semble délicat de dire qu'il ne faudrait pas délibérer sur une révision constitutionnelle au motif qu'elle serait contraire à une disposition constitutionnelle qu'elle aurait précisément pour objet de modifier.

La deuxième branche de l'alternative est de faire décider qu'il n'y a pas lieu de délibérer. On peut parfaitement, monsieur le député, exprimer son désaccord avec cette révision, ce que vous avez fait, tout en reconnaissant d'ailleurs que vous étiez en accord avec certaines mesures. Que vous n'approuviez pas le texte dans son intégralité est bien naturel. Surtout, c'est votre droit.

Mais en quoi avez-vous démontré qu'il n'y aurait pas lieu de délibérer ? En indiquant vous-même que vous étiez contre les dispositions, vous démontrez qu'il faut délibérer pour voter contre – ou pour.

Cette démonstration brillante de trente minutes ne m'aura pas convaincu.

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