En 2015, le futur Président de la République s'était d'ailleurs très bien coulé dans les mauvaises habitudes de l'ancien monde. Son projet de loi initial de 100 articles s'était transformé en une loi de 308 articles grâce aux 191 amendements gouvernementaux. Certes, le Président dit regretter cette erreur de jeunesse, mais son gouvernement continue exactement comme avant. Je veux, à cet égard, vous rappeler l'avis du Conseil d'État sur le récent projet de loi du ministre de l'intérieur pour une immigration maîtrisée et un droit d'asile effectif. Il y est écrit que « le Conseil d'État aurait souhaité trouver dans le contenu du texte [… ] le reflet d'une stratégie publique fondée sur l'exacte mesure des défis à relever et sur des choix structurants orientant les services publics vers un exercice plus efficace de leur mission ». Les choses sont dites : un texte pour rien. Efficace, nous l'avons vu dans cet hémicycle, pour alimenter les polémiques et faire croire que l'on agit, mais assurément inefficace pour gérer la situation et pour dire aux Français où l'on va et ce que l'on veut faire.
Alors, par pitié, je demande au Gouvernement et à sa majorité de cesser de se payer de mots, d'abandonner ses leçons creuses sur l'efficacité et d'ouvrir enfin les yeux.