Intervention de Paul Molac

Séance en hémicycle du jeudi 12 juillet 2018 à 21h30
Démocratie plus représentative responsable et efficace — Avant l'article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Molac :

J'ai bien entendu M. Fesneau nous parler de l'article 75-1. Encore faudrait-il que celui-ci soit suivi d'une loi qui lui donne un tant soit peu d'efficacité, car c'est là que le bât blesse.

Je précise par ailleurs à M. Becht que les Bretons peuvent très bien se sentir français et soutenir l'équipe de France. Cela n'empêche pas qu'à un autre moment, ils se sentiront tout à fait bretons. Je ne crains pas les matriochkas ou, pour le dire autrement, les différentes allégeances. On est breton, français, européen. Je ne vois pas en quoi cela pose problème.

On confond toujours ce qui relève du politique et ce qui est de l'ordre du culturel. C'est là que surviennent les problèmes, quand on ne veut pas qu'une langue disparaisse, parce qu'on considère qu'elle fait partie de notre diversité, qu'elle est un bien culturel à défendre – car si les Bretons ne sont pas les premiers à défendre la langue bretonne, elle disparaîtra purement et simplement : c'est pour cela qu'ils se battent, afin que d'autres, qui ne sont pas nécessairement bretons, mais tout aussi bien hongrois ou japonais, puissent venir apprendre cette langue qui les intéresse.

Comment faire donc, quand on veut cela ? Comment développer des politiques permettant de conserver la diversité linguistique ? C'est tout le problème. Quand on tente de le faire, on nous répond que ce n'est pas possible, que cette langue n'est pas celle de la République, qu'elle n'est pas française ou que sais-je encore.

Je vous rassure, monsieur Mélenchon, nous n'irons pas jusqu'à rédiger un contrat de travail en breton ! Reste qu'en ce moment, il est vraiment compliqué que mener une politique publique en faveur des langues de France. Je peux en témoigner pour avoir présidé pendant dix ans une association pour le développement du breton à l'école publique, et pour m'en être encore occupé plusieurs années par la suite. On se heurte à des difficultés considérables.

C'est pour cela que je défends ces amendements, afin que chacun ait conscience que toute action dans ce domaine est extrêmement difficile.

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