Madame la ministre des solidarités et de la santé, puisque notre hémicycle célèbre à juste titre, aujourd'hui, les exploits des sportifs français, permettez-moi de vous parler d'un jeune héros : Hakaroa Vallée. Ce garçon de treize ans est parti le 2 juillet, avec son père, de la frontière belge pour rejoindre le 12 août la frontière espagnole : 2 000 kilomètres en quarante-deux étapes à travers la France, durant lesquelles il alterne course à pied et vélo. J'ai eu moi-même l'honneur de courir à ses côtés le 7 juillet dernier à Arras.
Haka ressemble à tous les jeunes de son âge, est habité par les mêmes rêves et les mêmes passions ; la différence – elle est de taille – est qu'il est diabétique insulino-dépendant, autrement dit diabétique de type 1. À ce titre, son avenir professionnel est compromis, parce qu'aujourd'hui la liste d'aptitude pour les études et les carrières des diabétiques de type 1 n'a pas été revue, en dépit des progrès considérables réalisés dans la prise en charge de cette maladie. C'est la raison majeure pour laquelle Haka s'est lancé dans cet extraordinaire exploit sportif.
Le 25 janvier 2017, dans cet hémicycle, répondant à une question à ce sujet, la ministre de la santé de l'époque avait déclaré : « Les textes relatifs aux conditions d'aptitude ne correspondent plus à la réalité médicale ni à celle des soins. [… ] Le Gouvernement est favorable à ce que soient complètement revues les conditions d'aptitude des personnes diabétiques à un certain nombre de métiers ».
Madame la ministre, entendez-vous reprendre à votre compte les propos de votre prédécesseur et, si oui, quand le Gouvernement compte-t-il réviser complètement cette liste d'aptitude et mettre ainsi un terme à des discriminations d'un autre âge ?