Intervention de Jean-Christophe Lagarde

Séance en hémicycle du jeudi 19 juillet 2018 à 21h40
Démocratie plus représentative responsable et efficace — Après l'article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Christophe Lagarde :

L'instauration de la règle d'or est, pour l'UDI, un vieux combat. Nous défendions déjà l'idée ici même il y a dix ans, avec un amendement présenté par Charles de Courson. Comme l'a dit Marc Le Fur, aucun budget n'a été présenté à l'équilibre depuis Raymond Barre. Lorsque ce dernier a quitté le pouvoir, la dette de la France s'établissait à 100 milliards de francs ; aujourd'hui, elle s'élève à 2 300 milliards d'euros.

Le paradoxe est que le budget d'investissement de la France n'a cessé de se réduire, progressivement, y compris les dépenses militaires, que l'on étalait sur plusieurs générations – un changement vient d'avoir lieu sur ce point. Seules les dépenses de fonctionnement ont augmenté. Jusqu'à la fin des années 1970 ou au début des années 1980, on empruntait pour l'investissement ; ensuite, on s'est mis à emprunter pour le fonctionnement.

Nous défendons la règle d'or pour une raison simple, monsieur le rapporteur général. Vous avez relevé que d'autres pays l'avaient abandonnée. Oui, c'est bien le cas de l'Allemagne, mais cela fait bien longtemps que celle-ci présente un budget en excédent et qu'elle rembourse sa dette, alors que la France n'a pas commencé à le faire, et cela dure depuis quarante ans. Oui, le Royaume-Uni a aussi renoncé à cette règle, mais il y a bien longtemps qu'il a pris les décisions et lancé les réformes qui lui permettent de sortir de cette situation.

Les majorités successives, toutes couleurs politiques confondues, ont cumulé, déficit après déficit, une dette tellement énorme que l'on peut se demander si nos enfants et nos petits-enfants seront en mesure de la rembourser. Si les taux d'intérêt remontent, le gouvernement actuel ou l'un des prochains gouvernements se trouvera dans la plus grande difficulté.

Nous avons raison de mener ce combat. En tout cas, je suis fier de le faire, notamment parce qu'il progresse. En 2008, nous n'avions pas réussi à inclure cette règle dans la Constitution, car la majorité de l'époque, malheureusement, ne l'avait pas accepté. À entendre les orateurs précédents, qui ont tous défendu cette règle alors qu'il ne l'avait pas votée à l'époque, je constate que nos idées ont progressé.

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