Je défendais précédemment la règle d'or concernant le budget de fonctionnement de l'État. Je vais à présent évoquer cette règle à propos de la sécurité sociale. La chose la plus invraisemblable, pour ne pas dire la plus incroyable, est le fait que nous fassions payer aux générations suivantes notre consommation en matière de protection sociale et de santé, nos charges en matière de retraite, par le biais du déficit que nous avons accepté depuis des années. Un outil incroyable a même été inventé en 1996 : la CRDS – contribution au remboursement de la dette sociale. Il consiste à mettre en place des financements aujourd'hui pour rembourser la dette qu'on laissera demain à nos enfants. Évidemment, les sommes en question ne peuvent pas correspondre à la dette qu'on est en train de constituer.
Nous défendons l'idée selon laquelle une génération doit, à tout le moins, financer elle-même ses charges sociales, au lieu d'imposer à la génération suivante le remboursement, non seulement de ses dettes sociales, mais en plus de celles de ses parents et de ses grands-parents – ce que nous sommes malheureusement en train de faire.
J'ai entendu précédemment Mme de Montchalin vanter les bienfaits des trajectoires, des engagements, mais tout cela vaut le temps d'une majorité, chère collègue. Pardon de vous le dire, mais votre majorité est passagère ; à un moment ou à un autre, elle s'arrêtera – vous espérez que ce soit le plus tard possible, d'autres émettent le souhait inverse – , au contraire de la Constitution, qui demeurera. Si nous nous fixons des obligations, si nous faisons en sorte qu'une génération paie ses propres charges sociales, soit responsable d'elle-même, alors nous rendons service à la génération suivante comme à la génération actuelle, en lui faisant comprendre qu'il faut faire des choix.
Je me réjouis que nous ayons adopté les amendements précédents…