Les arguments que vous avez précédemment développés ne m'ont pas convaincue. Vous aviez alors opposé l'argument de la nécessaire réactivité. Or le fait de débattre et de voter ne détermine pas le moment de l'intervention. Les interventions militaires qui ont eu lieu ont été décidées dans un silence assourdissant, ce qui n'a pas empêché le débat dans les médias, au niveau international. De fait, ces interventions n'ont jamais été une surprise, même si les dates n'ont jamais été avancées.
Les pratiques des autres parlements, que je sache, ne représentent pas un frein à la réactivité et ne portent pas atteinte à la confidentialité des informations.
Enfin, cette révision constitutionnelle est censée renforcer les pouvoirs du Parlement. Or, s'il est bien un domaine où les pouvoirs du Parlement devraient être accrus, c'est bien celui-ci, en maintenant les garanties existantes. Nous serions ainsi autre chose que des spectateurs appelés à donner a posteriori un avis qui n'aura aucune incidence sur la décision.
Si nous sommes les représentants du peuple, nous devrions pouvoir donner cet avis avant la décision d'intervention.