Notre commission d'enquête devra comprendre, entre autres choses, si cette affaire est celle des errements d'un voyou qui se serait retrouvé malencontreusement dans les allées du pouvoir, comme je l'ai dit hier soir, ou si ce fonctionnement a été érigé en système, celui d'une police, ou d'une milice parallèle, articulée à la fois avec l'Élysée et le parti de La République en Marche. Ce sont les questions qui se posent, compte tenu des protagonistes et des informations qui nous ont été communiquées.
De ce point de vue, je souscris à la liste proposée par le corapporteur, M. Larrivé. J'y ajouterais deux séries d'auditions. Dans la mesure où l'enquête porte sur la journée du 1er mai, il convient d'interroger les organisateurs de la manifestation, largement victimes des violences et des problèmes de maintien de l'ordre. Je suggère donc que nous entendions dans un premier temps les responsables du service d'ordre de la CGT – je vous communiquerai leurs noms par écrit.
Je suggère également, en tenant compte des responsabilités et de la liberté de parole des uns et des autres, que les syndicats de policiers, qui vivent très mal la situation – c'est leur corporation qui est montrée du doigt dans cette affaire – soient auditionnés : le Syndicat des commissaires de la police nationale, Unité SGP Police, le syndicat majoritaire, et tous les syndicats qui se sont exprimés. Cela me paraît absolument indispensable : vous savez très bien que, dans le monde de la police, et les ministères en usent souvent, c'est par les syndicats que la corporation s'exprime. Là encore, j'ai une liste de noms et d'organisations à vous proposer.