Je ne recommencerai pas notre débat de la matinée à ce propos mais j'appelle l'attention de mes collègues sur le fait que, ce matin, nous mettions en avant le caractère exceptionnel d'une telle procédure – en l'occurrence, avec la Commission d'accès aux documents administratifs, la CADA – mais il est maintenant question du juge administratif, et demain du juge civil voire du juge pénal.
Nous nous dirigeons vers un changement fondamental quant à la manière de rendre la justice dans notre pays : il ne sera plus possible d'avoir un contact humain avec le requérant et, pour le juge, de chercher la manifestation de la vérité et de forger son intime conviction dans les yeux et le visage de ce dernier. Tout cela va disparaître et ce me semble fort inquiétant pour la manière dont nous rendrons la justice dans les prochaines années.