En vous écoutant, monsieur le ministre d'État, je me convaincs encore plus de la nécessité de cet amendement visant à poser un principe fort d'interdiction. Vous nous dites que la durée moyenne de rétention n'est que de douze heures et que cela concerne peu de personnes. Mais enfermer ne serait-ce qu'un enfant durant une heure, ce serait déjà trop pour notre République. Interdisons la rétention des enfants – des mineurs accompagnés, puisqu'il est déjà interdit, à l'heure actuelle, de placer en rétention les mineurs non accompagnés – une fois pour toutes dans notre pays !
Visiblement, comme vous l'avez dit, cela ne concerne que peu de cas. Je suis sûr qu'il ne coûterait pas plus cher, qu'il ne serait pas plus compliqué d'accompagner ces personnes par d'autres moyens. Or je doute que la proposition de loi à venir dont vous parlez interdirait cette pratique ; j'ai plutôt l'impression qu'on nous proposera un dispositif simplifié, autorisant toujours le placement en rétention des mineurs. Nous avons là une occasion d'inscrire définitivement dans la loi cette interdiction. Nous trouverons des solutions ultérieurement.
Monsieur le ministre d'État, vous avez évoqué la possibilité de placer les parents dans un CRA – un centre de rétention administrative – tandis que les enfants sont confiés à une famille d'accueil. Mais cela n'est pas tolérable non plus ! On ne peut pas séparer les parents de leurs enfants, surtout quand ces familles ont connu des parcours difficiles – certaines viennent de passer du temps à dormir dans la rue et toutes connaissent une forte précarité.
Cette interdiction nous servirait, nous grandirait : elle ferait de la France un exemple pour d'autres pays. Je vous conjure donc de voter pour cet amendement.