S'agissant de la forme, je veux dire à ceux qui se sont permis de juger de la qualité de l'intervention de mon collègue Ugo Bernalicis que de tels commentaires n'ont pas leur place ici. Si nous devions chaque fois donner notre opinion sur la cohérence des propos de certains d'entre vous, vous ne seriez pas les plus à l'aise, pas plus que vous ne le seriez si nous devions évoquer la présence en commission. Le travail parlementaire de notre collègue Ugo Bernalicis vaut celui de beaucoup d'entre vous.
S'il n'a pu assister à la totalité de la réunion de la commission, après y avoir siégé à neuf heures trente, c'est parce que, en raison d'une semaine intense, il a dû se rendre à une réunion de groupe. Excusez-nous du peu.
Il me semble qu'aucun d'entre vous ne peut se permettre de toiser le propos qu'il a tenu.
Nous pouvons ensuite juger du fond. Que nous a dit notre collègue Ugo Bernalicis ? Non pas, comme je l'ai entendu, que la vidéosurveillance ne servait à rien, car le sujet n'est pas là. En revanche, on peut s'interroger, à l'heure où bien souvent il n'y a pas assez de fonctionnaires de police sur le terrain, sur le rapport entre le coût et l'efficacité de tels dispositifs. Il est utile que des scientifiques travaillent sur cette question et puissent ensuite nous dire, à l'arrivée, s'ils sont vraiment efficaces.
Dans ma circonscription, en Seine-Saint-Denis, je ne dispose pas de commissariat de plein exercice à Bagnolet, et la situation fort éloignée de celui des Lilas crée une situation difficile : devant l'absence de personnels sur le terrain, les réponses se réduisent bien souvent à des dispositifs de vidéosurveillance. Or cette situation n'est pas éloignée de notre sujet. De quoi s'agit-il ? Pourquoi les caméras mobiles ? Bien souvent parce que les rapports entre la population et les personnels de police sont difficiles. Pour quelles raisons les pompiers nous disent-ils qu'ils ont du mal à se rendre dans certains quartiers où ils se sentent en insécurité ? C'est par conséquent à tout cela qu'il faut travailler.
Avouez, chers collègues, que les travaux de terrain de scientifiques et d'universitaires, qui bien souvent concluent à l'inefficacité de tels dispositifs, compte tenu de leur coût, entrent parfaitement dans le cadre de notre sujet du jour. Si certains ont eu beau jeu, comme il est d'usage, de considérer que de tels travaux sont hors sujet, il m'a semblé que notre collègue Ugo Bernalicis avait fait une démonstration intéressante.
Vous avez bien compris, comme notre vote de tout à l'heure vous le confirmera, qu'il ne s'agit pas, en ce qui nous concerne, de nous opposer à l'expérimentation : nous considérons qu'elle comporte, par rapport à ce qui se fait depuis des années, un côté par trop répétitif, banal et peu original.
On demande aux personnels de police de travailler de plus en plus durement – je ne parle même pas du fait que, dernièrement, vous vous êtes retrouvés en difficulté, forcés de les accabler en leur mettant tout sur le dos. Or les seules réponses que vous apportez à tous ces problèmes, c'est moins de personnel et plus de vidéosurveillance.
Voilà pourquoi nous pensons qu'il serait utile de prendre le temps de réfléchir sur ce que nous voulons faire plutôt que de continuer ce qui se fait sans chercher à comprendre comment nous pourrions arriver à nouer de nouveau des relations apaisées avec la police, en donnant à celle-ci les moyens de travailler, sans transformer les policiers en « robocops » qui activeraient leur caméra de vidéosurveillance.