Total et PSA ont annoncé leur départ d'Iran, BNP-Paribas a subi une amende de 8,9 milliards de dollars, la Société générale vient d'accepter de payer 1,34 milliard de dollars, et le président Trump détricote peu à peu la loi Dodd-Frank, ce qui va créer une distorsion de concurrence entre les banques européennes et les banques américaines. Dans ce contexte, que fait l'Europe pour défendre ses intérêts ? Que fait la première puissance économique mondiale ? Elle réfléchit, elle suit des procédures longues, mais elle ne parvient pas à fixer des limites à la politique agressive des États-Unis. Il est grand temps que l'Europe sorte de cet immobilisme. Ce ne sont pas les institutions basées à Bruxelles qui constituent l'Union européenne, mais l'ensemble des Etats membres. Aujourd'hui, chacun tire la couverture vers soi, afin d'essayer de protéger ses propres intérêts, parfois au détriment de l'intérêt collectif. Il est grand temps de trouver une réponse, de sortir d'un immobilisme qui vise à manager une partie de l'électorat en vue des prochaines échéances électorales, avec des résultats qui ne sont d'ailleurs pas nécessairement probants, comme on l'a vu récemment en Italie. Si nous voulons une politique économique commune, il me semble qu'il faudrait une seule et unique entité référente. À quand un ministère européen autonome et décisionnaire, qui oeuvrerait pour la protection de nos intérêts ?