Je voulais préciser à M. le rapporteur que tenir compte du salaire de l'agriculteur ne revient pas forcément à prendre en compte l'ensemble des coûts qu'il supporte parce que outre le salaire, il y a aussi l'achat des matières premières, les charges incompressibles telles que les charges de fonctionnement. On ne peut pas adopter un raisonnement purement comptable et se baser seulement sur 1,5 SMIC : l'incorporation des différents coûts de production ainsi que le coût global ne sont pas du tout les mêmes pour l'agriculteur qui produit de la céréale dans des grandes plaines – je pense par exemple à la Champagne ou au Nord – et pour l'agriculteur qui est en haute montagne avec quelques dizaines d'hectares, très concentré sur l'élevage ou sur de la petite production. Certes, il y a dans les deux cas le salaire qu'il se verse, mais aussi celui qu'il va verser à son ou à ses commis, ainsi que le coût de l'amortissement du matériel, de la matière première, des charges de fonctionnement journalières. Il n'est pas suffisant de considérer uniquement le salaire.