Intervention de Philippe Vigier

Séance en hémicycle du mercredi 27 septembre 2017 à 15h00
Sécurité intérieure et lutte contre le terrorisme — Après l'article 4 bis

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

Vous imaginez bien qu'il a fallu que nous discutions, sur tous ces bancs. Nous nous sommes d'ailleurs tous mis d'accord sur le fait que ce contrôle serait réalisé entre l'Assemblée et le Sénat, de façon paritaire, avec une représentation de tous les groupes politiques.

Monsieur le rapporteur, on ne peut ainsi réduire le champ du contrôle à deux articles, ce qui est en jeu est trop grave. Il s'agit de lois d'exception, on sort du cadre de l'état d'urgence pour les raisons que vous avez exposées ; que craignez-vous au sein du contrôle parlementaire ? Qu'avez-vous à redouter de ce contrôle ? Pendant les attentats, nous étions convoqués à Matignon tous les quinze jours ; on nous expliquait exactement où on en était et tous les groupes parlementaires étaient associés et informés. Quelles difficultés voyez-vous à ce que nous puissions interpeller le Gouvernement, évaluer, contrôler, améliorer les choses ? Nous le savons, cela a été dit tout à l'heure, le risque est protéiforme, terrible. Il risque d'y avoir des attentats tôt ou tard, et notre arsenal juridique se doit d'être le plus adapté. C'est donc le travail du Parlement, sa responsabilité.

Ce que vous proposez est une véritable régression par rapport à ce qui avait cours précédemment. Hier soir déjà, mes chers collègues, un député de La République en marche affirmait que la commission des lois ayant procédé à des auditions et validé un certain nombre d'amendements, il n'était pas nécessaire que le reste du Parlement se prononce. Cela s'est produit hier soir à minuit et quart. Mais à quoi servons-nous, mes chers collègues ? Le contrôle parlementaire, ce n'est pas rien : c'est défini par la Constitution. Et il ne s'agit pas ici de n'importe quel texte : il est question de la lutte contre le terrorisme et de la mise en place d'un arsenal adapté. Nous nous étions tous mis d'accord sur cet arsenal. Ce que vous proposez est une régression linéaire, et je le regrette.

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