L'article 4 du projet de loi vise donc à supprimer le FFIP, crée par la loi du 23 décembre 2016 de financement de la sécurité sociale pour 2017. Les critiques de la Cour des comptes auront donc eu raison de ce mécanisme qui devait lisser certaines dépenses de médicaments.
Celles-ci seront donc, pour une meilleure cohérence et pour un pilotage plus efficient des dépenses d'assurance-maladie, réintégrées dans le périmètre de l'ONDAM.
Cette mesure ne semble pas de nature à perturber le financement de l'innovation dans notre pays : j'y souscris par conséquent volontiers.
S'agissant plus globalement de l'innovation dans le domaine de la santé, la France peut être fière de ses industries de santé, qui possèdent un fort potentiel d'innovation et d'exportation.
Je rappelle que les exportations de produits de santé atteignent, dans notre pays, 25,1 milliards d'euros : elles participent ainsi à limiter le déficit de notre balance commerciale.
Pour que les industriels concernés continuent à investir et à garantir des emplois à nos concitoyens, nos politiques publiques doivent être cohérentes, l'environnement réglementaire prévisible et stable, et le dialogue social constructif.
Le huitième Collectif inter-associatif sur la santé a été le théâtre d'annonces ambitieuses, que nous ne retrouvons pas toutes dans ce projet de loi : j'espère qu'elles donc pourront figurer dans la prochaine réforme « ma santé 2022 ».
J'entends faire confiance à Mme la ministre des solidarités et de la santé pour promouvoir et défendre le savoir-faire français : je ne doute qu'elle saura favoriser une accélération des procédures d'autorisation des essais cliniques, une réduction des délais des procédures administratives d'accès au marché, une extension du dispositif des autorisations temporaires d'utilisation, les ATU, les financements des parcours de soins.
Même si je connais son attachement à équilibrer les efforts, j'appelle de nouveau son attention sur la nécessité de ne pas faire porter la majeure partie des économies d'assurance-maladie sur le seul médicament.
Les coups de rabot répétés, année après année, finiront en effet par endommager ce secteur, ce qui aura des répercussions sur la chaîne de distribution pharmaceutique, du grossiste-répartiteur jusqu'à l'officine, sans oublier les risques de rupture d'approvisionnement, puisque 537 cas ont été relevés en 2017, soit dix fois plus qu'en 2008.