Pour faire écho aux propos de Mme Genetet, je confirme qu'un grand nombre des propositions de son rapport sont mises en oeuvre. Gérald Darmanin s'était engagé ici même, le 16 octobre, non seulement à donner suite à une large partie de vos préconisations, mais également à régler et sécuriser la situation après la jurisprudence dite « De Ruyter ».
Il faut rappeler que tous les revenus du capital de source française sont actuellement soumis à l'impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux, que le bénéficiaire soit fiscalement domicilié en France ou non. La rédaction actuelle, rétroactive jusqu'en 2012, ne permet même pas d'exonérer tous les revenus du capital, car le placement est exclu.
L'assujettissement de ces revenus à la CSG résulte du principe d'universalité de l'assiette de cette contribution, dans une logique de solidarité nationale que le rapporteur vient de rappeler et à laquelle nous souscrivons. Cela vise à inclure l'ensemble des revenus de source française dans le financement de notre système de protection sociale. Par conséquent, les non-résidents ne peuvent être exonérés de CSG sur les revenus du capital réalisés en France.
En revanche, et je l'ai dit à l'instant, le Gouvernement est favorable à une clarification juridique de l'application des prélèvements sociaux sur les revenus du capital, compte tenu de la jurisprudence de Ruyter de la Cour de justice de l'Union européenne. C'est la raison pour laquelle nous soutiendrons, bien évidemment, l'amendement n° 1487 rectifié , déposé par plusieurs députés de la majorité, qui garantit la conformité de la législation française avec les règlements européens. Il s'agit donc d'exonérer de CSG et de CRDS l'ensemble des personnes affiliées au régime de sécurité sociale d'un autre État membre de l'espace européen, que ces personnes résident ou non en France.
En 2016, l'État a essayé de répondre à cette jurisprudence en affectant cette CSG et cette CRDS au Fonds de solidarité vieillesse, qui finance le minimum vieillesse, mais les juridictions administratives françaises ont considéré que ce système ne sécurisait pas assez la situation au regard de la jurisprudence de la Cour de justice de l'Union européenne que j'ai rappelée.
Il faut aussi souligner que, chaque fois que les juridictions administratives françaises ont eu à se prononcer sur cette situation, le principe d'équité, que plusieurs d'entre vous ont rappelé, n'a pas été retenu, mais qu'aucune jurisprudence en la matière, au-delà de l'interrogation sur la clarification de notre situation vis-à-vis de la jurisprudence De Ruyter, n'a jamais retenu les arguments présentés ainsi.
Nous nous sommes donc engagés à mettre en oeuvre certaines recommandations de votre rapport indépendamment de cette question de l'assujettissement aux prélèvements sociaux et nous vous proposons aujourd'hui – c'est du reste la raison pour laquelle nous souscrivons à l'amendement déposé par M. Mesnier – la clarification de la situation pour les non-résidents établis dans un autre pays de l'Union européenne, dans un pays de l'Espace économique européen ou en Suisse, considérant qu'ils dépendent d'un autre système de protection sociale, mais nous ne pouvons pas souscrire, y compris au regard de ce principe d'universalité, à la demande formulée pour les résidents non communautaires et résidant en Suisse.
C'est la raison pour laquelle – peut-être sans espoir – je sollicite le retrait des amendements déposés, au profit de l'amendement numéro no 1487 rectifié. À défaut de retrait, l'avis du Gouvernement sera défavorable.