J'ai une petite expérience de la justice, certes pas équivalente à la vôtre, madame la rappporteure. Et l'enseignement que je tire de cette expérience, que celle-ci remonte au tribunal d'instance, au tribunal de grande instance ou à la cour d'assises, c'est que la justice est une affaire fondamentalement humaine. Vous le savez, puisque vous avez pratiqué le même métier que moi : tout justiciable est en attente d'un signe humain. Vous ne pouvez pas dire que ce n'est pas vrai, car vous avez pratiqué, humainement, ce métier. Il y a donc une chose extraordinaire : dans toute affaire de justice, le justiciable recherche des signes humains, qu'il gagne ou qu'il perde ; il vient avec une souffrance, qu'il ait raison ou qu'il ait tort.
Or, si on dématérialise, on déshumanise.