… emporte avec elle deux logiques : une logique, que l'on pourrait discuter, de gestion de la détention pour les directeurs d'établissements pénitentiaires, et une autre qui consiste à offrir au détenu de la visibilité en lui permettant de savoir quand il sortira s'il se conduit bien. Par contre, s'il ne fait pas d'effort ou s'il commet des exactions, il passera un temps supplémentaire en détention.
Monsieur Collard, votre raisonnement, si exact qu'il paraisse, vous amène à de mauvaises conclusions. C'est en fait ce dispositif qui permet d'individualiser le parcours de détention. Le point sur lequel il faut travailler ardemment n'est pas la réduction de peine automatique mais la palette des activités proposées en détention. Par activités, je ne parle pas de loisir ou de hobbys, mais de formation professionnelle, de travail en détention, d'éducation et d'enseignement, de recherche d'emploi et de toutes les activités permettant de se réinsérer dans la vie sociale.
Finalement, le meilleur moyen de prévenir la récidive n'est pas les réductions de peine automatiques ou l'activité en détention, mais d'éviter les sorties sèches. Tel est aussi le but des aménagements de peine.
Je vois bien la logique que poursuit la droite en mettant dans le même panier les réductions de peine automatiques et les aménagements de peine, et en disant que seule la prison empêche la récidive. Non, tous ces aménagements concourent à la prévention de la récidive et donc à la prévention de la délinquance : vous devriez vous en réjouir !