Intervention de François Ruffin

Séance en hémicycle du jeudi 6 décembre 2018 à 9h30
Encadrement du démarchage téléphonique et lutte contre les appels frauduleux — Après l'article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Ruffin :

Monsieur le rapporteur, je ne peux pas vous laisser dire que je suis pour la suppression des centres d'appel. Je viens de dire que je faisais une distinction, dans les centres d'appels, entre les appels entrants et les appels sortants. Les appels entrants, ce sont des services que les gens demandent. Dans ce domaine, je suis d'ailleurs favorable à ce que l'on réduise la sous-traitance vers les centres d'appel et à ce que ces services soient directement intégrés aux entreprises – je pense notamment à des entreprises comme SFR ou Engie. En revanche, je suis contre les appels sortants, contre le démarchage, qui représente 20 % des emplois dans les centres d'appel. Je ne peux pas vous laisser dire, je le répète, que je suis contre les centres d'appel.

Par ailleurs, cet amendement nous invite à définir le développement, le codéveloppement que nous voulons. Quelle internationalisation voulons-nous ? Celle du dumping social, qui est en cours depuis des décennies, a d'abord fait payer les travailleurs de l'industrie, notamment ceux du textile et de l'automobile, et elle s'étend aujourd'hui aux services. Acceptons-nous ce dumping social ? Ou bien préférons-nous aller vers d'autres formes de coopération et de développement ?

Quand on va en Tunisie et qu'on tombe sur Safa, qui a soutenu une thèse de littérature française sur La Modification de Michel Butor et qui se retrouve à vendre des panneaux photovoltaïques par téléphone en France depuis la Tunisie, on se dit que c'est un vrai gâchis. Quel gâchis, quand on pense que cette personne pourrait enseigner à l'université, dans un lycée, un collège ou une école et participer ainsi au développement de son pays ! À la place, on essaie de lui faire vendre des gadgets à longueur de journée ! Utiliser la main-d'oeuvre de cette manière est vraiment problématique.

Je le répète : nous devons définir l'internationalisation dont nous voulons. Et, pour que les choses soient claires, les traités de l'Union européenne ne me conviennent pas. La libre circulation des capitaux et des marchandises et, en l'occurrence, des services, avec les pays tiers ne me convient pas. Il faut revoir ces traités. Le peuple français a répondu non en 2005, il répond toujours plus non et je réponds encore non !

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