Vous avez évoqué, monsieur le Premier ministre, les échanges entre l'Europe et les États-Unis et les échanges entre l'Europe et la Chine. En toute humilité, je trouve votre position quelque peu manichéenne. En effet, nos relations avec les États-Unis sont difficiles, mais de là à soutenir que la Chine promeut le multilatéralisme, cela me paraît un peu difficile à admettre. L'histoire montre que les États-Unis, par exemple, s'ils sont devenus la première puissance mondiale, c'est avant tout pour avoir mis en place une politique protectionniste contre les importations européennes. Ensuite seulement ils ont promu le libre-échange.
Or aujourd'hui, quand les entreprises européennes souhaitent s'installer en Chine, elles sont obligées de réaliser une co-entreprise. Vous l'avez rappelé : les Chinois considèrent que copier, c'est apprendre. Eh bien, ils se sont appuyés sur nos technologies pour développer leurs propres entreprises ; et alors que nous ouvrons nos marchés à la Chine, elle-même ne nous ouvre pas les siens.
Je souhaite connaître votre position sur le sujet et savoir comment l'Europe pourrait mettre en place une vraie politique de réciprocité.