Madame Petel, le modèle sportif français s'est organisé autour de la présence des cadres d'État, représentants des réalités et des métiers divers : managers d'équipe, sélectionneurs, entraîneurs et développeurs des pratiques et des projets sportifs des territoires, qui exercent aujourd'hui auprès des fédérations. La lettre plafond du Premier ministre à ma prédécesseur au ministère des sports, datée du 26 juillet 2018, annonce la trajectoire suivante : « dans le cadre du processus Action publique 2022, vous serez appelés à appliquer un schéma d'emploi de moins 1 600 ETP » – équivalents temps plein – « au cours de la période 2018-2022 afin de mettre en oeuvre l'engagement présidentiel de réduire de 50 000 le nombre d'agents publics sur le périmètre de l'État et de ses opérateurs. »
Cependant, pour être au rendez-vous des Jeux olympiques et paralympiques, le respect de la lettre plafond devra se concilier avec l'impératif de préserver et d'accentuer la qualité de l'action des fédérations. De même, le déploiement dans les territoires de l'action de l'Agence nationale du sport, qui verra le jour en mars 2019, nécessitera beaucoup d'ingénierie de projet au service des collectivités, pour laquelle je privilégierai une approche transfédérale.
J'ai eu l'occasion d'insister sur l'importance des compétences des CTS au service du sport français, tant en matière de développement des pratiques ou de formation que de haut niveau. Comme l'ensemble des agents du ministère des sports, ils jouent un rôle de catalyseurs pour les projets sportifs et accompagnent au quotidien les bénévoles – au nombre de 3 millions environ – qui font le sport en France. Ainsi, à l'issue d'un entretien avec le Premier ministre, le 10 septembre, j'ai affirmé qu'aucun des 1 600 CTS ne perdrait son emploi. Dans un courrier du 15 novembre adressé au mouvement sportif, le Président de la République a confirmé « qu'il n'[avait] jamais été question de supprimer 1 600 postes d'encadrement technique. » Il convient donc de définir une phase transitoire prévoyant une évolution du mode de gestion des CTS sans se priver de leur talent.
Ainsi, dès ma nomination, j'ai engagé une large consultation sur cette question. Dans ce cadre, j'ai reçu individuellement chacune des organisations syndicales du ministère des sports, ainsi que l'ensemble des acteurs concernés. Aujourd'hui, je termine la phase d'écoute ; j'engagerai ensuite une concertation qui me permettra de tracer des pistes d'évolution du mode de gestion des CTS, que je vous présenterai dès 2019.