Je souhaite appeler l'attention de la ministre des solidarités et de la santé sur l'accès aux soins visuels des Manceaux et des Sarthois. En effet, en France, selon les dernières données disponibles, pas loin de 15 % des enfants de 4 à 10 ans souffriraient de troubles de la vue, notamment de myopie. Chez les personnes âgées dépendantes en établissement, environ un tiers seulement des personnes réaliseraient régulièrement un bilan. Il faut attendre environ trois mois en moyenne entre la demande de rendez-vous médical chez les ophtalmologistes et la visite.
Dans la Sarthe, la situation est encore moins bonne et même inquiétante : alors que la densité des ophtalmologistes et de 8 pour 100 000 habitants en France, elle est de 4,5 dans le département. Sauf urgence et situation médicale particulière, aucun nouveau rendez-vous n'est accordé aux patients dont les médecins sont partis. Il leur est proposé de se rendre hors département, à Angers, à Nantes ou à Paris, ce qui, au-delà de la distance, constitue un frein économique au suivi visuel des familles.
Dans ces conditions, des solutions concrètes devraient être trouvées. L'installation prioritaire de nouveaux médecins, la délégation de la réalisation d'actes de contrôle et de surveillance des ophtalmologistes vers les orthoptistes et les opticiens, la réalisation de consultations en télémédecine avec l'assistance d'un autre professionnel ou encore la possibilité d'autoriser les opticiens à réaliser des actes en établissement d'hébergement pour personnes âgées constituent autant de moyens d'améliorer l'accès aux soins en proximité.
Je souhaite donc connaître les intentions du Gouvernement et les réponses concrètes que l'État a la responsabilité d'organiser. La loi du 26 janvier 2016 énonce ainsi qu'il est en charge des parcours de soins qui, par la coordination des acteurs sanitaires, sociaux et médico-sociaux, en lien avec les usagers et les collectivités territoriales, assurent la continuité, l'accessibilité, la qualité, la sécurité et l'efficience de la prise en charge des usagers.
Madame la ministre, que puis-je tout simplement répondre aux patients qui viennent me voir en me disant : « Je n'ai plus de médecin spécialiste et on me conseille d'aller à 200 kilomètres » ?