Madame la députée, la prise en charge du diabète est graduée et doit être adaptée à chaque stade de la pathologie. La première étape dans la prise en charge du patient, c'est souvent un changement des habitudes de vie – changement d'alimentation, promotion de l'activité physique. En fonction de la progression de la pathologie et du type de diabète, il existe de nombreux médicaments permettant de traiter les patients et d'assurer un suivi de prise en charge par une approche graduée : on commence avec certains médicaments puis, si nécessaire, et seulement si nécessaire, on en ajoute d'autres en fonction de la progression de la maladie.
Il en va de même avec les dispositifs médicaux que vous évoquez : ils doivent s'inscrire dans une stratégie graduée de prise en charge. S'ils ne permettent pas de remplacer la lecture de la glycémie par bandelette, ils la complètent pour les patients pour lesquels une autosurveillance par bandelette plus de quatre fois par jour n'est pas suffisante pour équilibrer le traitement. Il ne s'agit donc pas de ce que l'on appelle un dispositif de premier recours, car il faut d'abord tenter ce qui fonctionne pour la grande majorité des patients, à savoir le suivi de la glycémie par bandelette. En outre, ces dispositifs de suivi en continu de la glycémie ne sont pas si faciles à utiliser. Ils nécessitent une formation précise des patients, une adhésion au traitement qui doit être réévaluée et modifiée périodiquement. Ce dispositif ne peut donc pas être proposé d'emblée à tous les patients.
Par ailleurs, les conditions de prise en charge ont été définies, après avis de la Haute Autorité de santé, qui a revu l'ensemble des données disponibles pour faire une recommandation sur les bonnes modalités de prise en charge de ces dispositifs. Cet avis de la Haute Autorité de santé est la meilleure garantie que seules les considérations scientifiques liées à l'intérêt des patients seront prises en compte. Pour permettre d'avancer sur ce sujet, la Haute Autorité de santé a demandé qu'une étude en vie réelle soit conduite pour évaluer en pratique l'apport réel de ces dispositifs. La ministre des solidarités et de la santé sera particulièrement attentive à ce que les conclusions de cette étude se traduisent par toute évolution de la prise en charge qui apparaîtra nécessaire.