L'Association des maires ruraux de France a récemment recueilli nombre de doléances au cours des consultations menées en mairie, doléances largement relayées hier auprès du Président de la République, dans l'Eure. Au premier rang d'entre elles s'exprime un sentiment d'abandon des territoires en matière de service public ; ce n'est pas une nouveauté. Cette réalité préoccupe, bien entendu, les élus locaux et les habitants. Les inquiétudes portent sur la fermeture de classes élémentaires, de bureaux de poste, de gendarmeries, de centres des finances publiques – vous l'avez évoqué, même si ce n'est assurément pas une priorité – ou l'éloignement des bibliothèques, médiathèques et tous autres services culturels. Dans ma circonscription, de nombreux jeunes de Decazeville, commune de 6 000 habitants, partent étudier à Toulouse où ils s'installent ensuite pour leur avenir professionnel. Ce phénomène accentue largement le vieillissement de la population. S'ajoute à cela la fermeture des maternités et, très récemment, celle d'un centre de formation et d'apprentissage. Du maintien des services publics de proximité et, plus largement, des services à la population dépend le potentiel de développement de nos territoires – je pense que nous en sommes tous, ici, convaincus – et la cohésion de notre République.
Parmi les solutions pouvant contribuer au dynamisme des territoires, il y a l'implantation des formations initiales et des formations supérieures. Elles représentent de véritables viviers d'emplois locaux en phase avec les besoins des employeurs, très petites entreprises (TPE), petites et moyennes entreprises (PME) ou même grands groupes, présents sur les territoires et qui peinent bien souvent à recruter. Faire correspondre l'offre de formation aux besoins des bassins d'emploi doit donc être une priorité. Assurer les formations initiales et post-bac sur les territoires est une solution indéniable pour répondre aux besoins existants mais aussi et surtout pour inciter à des implantations économiques, et c'est bien là l'enjeu de demain pour la ruralité.
Alors, Madame la ministre, bien que mon sujet, celui de l'enseignement et de la formation, ne relève pas directement de vos compétences, il est intimement lié à l'avenir de nos territoires et je voudrais savoir quel écho vous pensez pouvoir lui donner.