Il tentera de le faire dans quelques jours, puis le texte sera validé d'ici à la mi-février – le blanc-seing tant attendu. Bref, circulez, il n'y a rien à voir ! En tout cas, le débat ne continue pas.
Au-delà de ces éléments de forme, que je regrette, ce sont surtout des éléments de fond qui amèneront le groupe Les Républicains à s'opposer à ce texte. Au regard des attentes qui avaient été suscitées par les chantiers de la justice, nous sommes profondément déçus. Oui, madame la garde des sceaux, nous partageons le constat dressé par les procureurs comme par nous tous d'une justice clochardisée, en manque de moyens ; mais force est de constater que dans ce texte, sur de nombreux points, le compte n'y est pas.
C'est notamment le cas pour les prisons – et je sais que le sujet est clivant. Nous n'avons jamais fait de la prison l'alpha et l'oméga de toute sanction. Nous préférons des sanctions réellement effectuées plutôt que des peines d'emprisonnement qui, dans certains cas, s'avèrent carrément contre-productives. Mais tout de même, nous sommes loin des engagements de campagne ! Où sont passées les 15 000 places de prison promises ? À peine 7 000 restent d'actualité, et encore elles découlent d'un programme arrêté du temps de Jean-Jacques Urvoas et leur construction reste incertaine vu la rareté des terrains disponibles, libres de tout recours. Bref, de la poudre aux yeux que tout cela !
En réalité, notre justice est en train de s'évaporer sur l'ensemble du territoire national.