Dès lors que tel ou tel territoire est dans la République, la loi doit s'appliquer à lui telle qu'elle est. Si vous modifiez la loi pour la rendre à géométrie variable, vous brisez la seule signification que peut avoir la communauté nationale : l'unité et l'indivisibilité de la loi. La loi s'applique à tous parce qu'elle a été décidée par tous.
C'est de l'idéologie, je l'admets. Dans l'Ancien Régime, on ne pensait pas comme cela : il y avait des sénéchaussées, des bailliages et des découpages de toute sorte, avec des lois particulières. Nous autres Jacobins y avons mis bon ordre, il y a deux siècles de cela.
C'est pourquoi, lorsque nous traitons de Mayotte, nous le faisons avec un sentiment particulier, une affection spéciale pour ce territoire d'outre-mer. Je vous invite, mes chers collègues, à reprendre la discussion de ce point de vue.
Nous avons une histoire singulière avec Mayotte : c'est sans doute l'une des populations qui a voulu être française avec le plus de force, le plus de passion, le plus d'entêtement, malgré toutes les rebuffades qu'elle a pu subir. En ce sens, Mayotte française est un défi pour nos esprits, certes peut-être pas pour nous tous, mais pour certains d'entre nous.