Nous avons assisté hier soir au premier épisode : la suppression des mots « père » et « mère » à l'école au profit des mots « parent 1 » et « parent 2 », qui va provoquer de très vives réactions – les appels à la désobéissance civique face à cette mesure funeste se font déjà entendre.
Le deuxième épisode a donc lieu ce soir, avec l'abaissement de 6 à 3 ans de l'âge de l'instruction obligatoire. Annoncée par Najat Vallaud-Belkacem lorsqu'elle était ministre de l'éducation nationale, la mesure n'avait pu être mise en oeuvre, mais elle avait été reprise dans les programmes de Benoît Hamon – on comprend donc le soutien que lui apporte le groupe socialiste – et de Jean-Luc Mélenchon – on comprend cette fois le soutien du groupe de La France insoumise. Il s'agit bien d'une mesure d'inspiration socialiste.
L'examen des amendements nous donnera l'occasion d'en aborder les inconvénients : les dépenses supplémentaires pour les communes, les questions d'encadrement et de contrôle de l'assiduité, la fin de la liberté pour les familles de récupérer les enfants pour la sieste de l'après-midi, etc. Mais, à ce stade, c'est sur la conception de l'école impliquée par la mesure que nous devons nous interroger.
Personnellement, je ne suis pas défavorable à l'abaissement de l'âge de l'instruction obligatoire, mais à 5 ans et non à 3. Car l'obligation d'instruction à trois ans nie le fait que les parents sont les premiers éducateurs et soumet les enfants au contrôle de l'État en les soustrayant aux familles – en les en « émancipant », pour reprendre le terme employé par M. le ministre et Mme la rapporteure, comme si leur famille était une malédiction !
J'ai demandé en commission pourquoi 3 ans et non 2 ans ou 1an. L'amendement no 696 du groupe Socialistes – mais on a vu que les socialistes sont toujours précurseurs en la matière ! –...