Intervention de Jean-Luc Mélenchon

Séance en hémicycle du jeudi 14 février 2019 à 9h30
Approbation d'une convention fiscale avec le luxembourg — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

Vous avez écouté mon discours : je suis certain de n'avoir rien dit que ceux qui partagent votre sensibilité puissent prendre pour des attaques. Je me suis abstenu, dans mon intervention, de critiquer, de quelque façon que ce soit, l'action du Gouvernement sur cette convention, parce que je ne voulais pas mettre qui que ce soit mal à l'aise par rapport à ce qui nous est commun : nous sommes tous ici des partisans acharnés de la lutte contre la fraude fiscale et les contournements fiscaux, je le sais. Vous qui gouvernez actuellement, vous seriez bien contents d'avoir 80 milliards de plus dans la caisse et un budget en excédent. Je ne vois pas comment vous pourriez ne pas être de cet avis. Nous pouvons donc nous retrouver, et j'ai fait attention à le présenter ainsi.

Ce qui me semble important, vis-à-vis des États qui nous regardent, c'est d'abord qu'ils sachent qu'il y a en France un gouvernement capable de signer des conventions comme celle-ci, dont j'ai dit tout à l'heure que j'admettais qu'elle contenait des choses intéressantes. Nos collègues Valérie Rabault puis Nicole Trisse ont parlé du verre à moitié vide ou à moitié plein ; je leur en donne acte sans aucune difficulté.

Mais il faut aussi que certains responsables politiques en Europe entendent que nous ne sommes pas dupes, que les Français ne sont pas des ballots qu'on trimbale. Ce n'est pas parce que nous allons signer une convention – je ne vous convaincrai pas de rejeter ce texte – que, pour autant, les Français vont ranger leurs affaires le terrain et rentrer à la maison, heureux et satisfaits. Non, ce n'est pas vrai ! Les gouvernants de tous les pays doivent savoir qu'ils tomberont toujours sur un os avec les Français : qu'il appartienne à la majorité ou à l'opposition, il y en aura toujours un pour rappeler ce qu'est l'intérêt national et, en l'occurrence, l'intérêt moral général de l'Europe.

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