Monsieur Maistre, nous avons auditionné Mme Léridon il y a une quinzaine de jours en vue de sa nomination au CSA, et je l'avais alors interrogée sur l'indépendance de cette instance et sur son rôle dans le rétablissement de la confiance dans la fiabilité de l'information. Ces deux sujets me paraissant constituer des enjeux majeurs, je souhaite aujourd'hui vous poser la même question.
Il y a un an, le CSA a révoqué Mathieu Gallet, alors président directeur général de Radio France, suite à une condamnation en première instance pour favoritisme. Il n'en fallait pas plus pour relancer la polémique sur l'indépendance du CSA, qui n'avait pourtant le choix qu'entre deux options, l'une pouvant être taxée de laxisme et l'autre de complaisance envers le pouvoir politique. Cette suspicion pesant sur l'indépendance du CSA n'est pas nouvelle : périodiquement, on voit surgir de toutes parts, aussi bien du monde politique – toutes tendances confondues – que de la société civile, des reproches portant sur un manque d'indépendance du Conseil. Le fait que la nomination des membres du CSA soit aujourd'hui confiée au Président de la République et aux présidents des deux assemblées n'est pas étranger à ces critiques répétées. Cependant, les doutes exprimés au sujet de l'indépendance du Conseil revêtent à l'heure actuelle un caractère particulier, car ils s'inscrivent dans un climat de défiance généralisée où tout peut être considéré comme suspect et donne rapidement lieu à des polémiques hystérisées.
À mon sens, il est urgent de rétablir le lien de confiance entre les citoyens et les institutions, entre les citoyens et les médias, entre les citoyens et la démocratie. Selon vous, comment la réforme de l'audiovisuel peut-elle renforcer la confiance dans l'indépendance du CSA, donner à celui-ci un rôle accru dans la lutte contre les « infox » sur internet, rétablir la confiance dans la fiabilité de l'information télévisée et radiophonique, et préserver la qualité du travail journalistique à l'ère de l'information en continu ?