Je ne connais pas plus vicieux que le neuromarketing à destination des enfants. Certains publicitaires conçoivent aujourd'hui leurs messages de manière qu'ils aient non seulement un impact visuel mais également un impact cognitif sur le cerveau des enfants, pour créer les conditions d'une addiction à la malbouffe – c'est particulièrement vicelard.
Lors des débats sur le Nutri-Score, j'avais ainsi expliqué que, lorsque on répète en boucle à un enfant : « Le tigre est en toi », on ne lui explique pas que les céréales qu'il va manger sont bonnes mais on lui envoie un message subliminal très fort. Moi qui ai deux enfants de cinq et huit ans, je mesure l'impact qu'a sur eux la publicité qui ponctue les dessins animés et la manière dont il va nous falloir ramer pour leur expliquer ensuite qu'il faut manger plus équilibré.
C'est la raison pour laquelle, autant je considère que l'article 3 tel qu'il est rédigé pose un certain nombre de problèmes, notamment juridiques, autant la proposition de la Haute Autorité de santé consistant à vouloir interdire à terme la publicité pour des produits dont le Nutri-Score est particulièrement mauvais dans les programmes destinés aux enfants me paraît intéressante. C'est cette idée que vous reprenez dans votre amendement, monsieur le rapporteur, et je suis prêt à en débattre en séance. Nous pourrions ainsi envoyer un signal fort sur notre volonté d'en finir avec le neuro-marketing.
J'ajoute que si nous débattons de cette idée en séance, il n'est pas impossible que j'en profite pour vous soumettre de nouveau l'idée de rendre obligatoire la mention du Nutri-Score dans toutes les publicités. Maintenant que de l'eau a coulé sous les ponts, j'espère que j'obtiendrai plus de dix-huit voix…