Madame la députée, le Gouvernement se félicite que Bordeaux ait été retenu pour organiser la compétition internationale RoboCup en 2020, après Montréal en 2018 et Sydney cette année. Ce choix constitue une reconnaissance du territoire dont vous êtes l'élue, et plus largement de la qualité de l'écosystème « tech » français en matière de robotique et d'intelligence artificielle.
Vous avez raison de souligner que les femmes sont encore trop peu nombreuses dans les métiers du numérique. La Robocup et la Conférence internationale sur la robotique et l'automatisation qui se tiendra à Paris également en 2020 seront autant d'occasions de sensibiliser le grand public et les acteurs de l'écosystème, notamment les chercheurs et les chefs d'entreprise, aux enjeux de l'égalité entre les femmes et les hommes et à la nécessité de la féminisation des secteurs d'activité liés au numérique.
Comme cela a pu être constaté à l'étranger, la promotion de l'intérêt, de la pratique et de la connaissance des sciences connexes à la robotique auprès des plus jeunes, par exemple grâce à la RoboCup Junior, permet d'attirer des jeunes filles vers les professions concernées.
Le Gouvernement partage votre conviction que la diversité est autant un gage de justice sociale que de performance économique. C'est pourquoi la French Tech s'engage elle aussi en faveur de la diversité et donc de la féminisation des métiers du numérique. Après avoir expérimenté une action visant à accompagner trente-cinq entrepreneurs issus de la diversité en Île-de-France, dont 60 % de femmes, la French Tech déploie aujourd'hui un programme plus large pour donner les moyens à chacun, quel que soit son âge, son origine ou son parcours, de rejoindre l'écosystème de la Tech. Si la féminisation des métiers du numérique n'est pas son objectif exclusif, ce programme, intitulé French Tech Tremplin, y contribuera assurément.
Les actions prévues dans ce cadre seront financées à hauteur de 15 millions d'euros par le programme d'investissements d'avenir. Trois types d'actions seront conduites. Tout d'abord, une série d'actions de sensibilisation pour faire découvrir l'entrepreneuriat tech et ses métiers partout en France sera lancée à partir du printemps 2019. Deuxièmement, il est prévu d'accompagner 500 personnes à la création de start-up, avec un mentorat de six mois ; les candidatures pour participer à la première promotion seront ouvertes avant l'été. Enfin, la French Tech lancera une consultation sur les besoins de recrutement des start-up, et à terme une plateforme facilitera la mise en relation entre les start-up recruteuses, les talents issus de la diversité et les formations disponibles.
Depuis 2011, la Semaine de l'industrie contribue à renforcer l'attractivité du secteur, en particulier auprès des jeunes. Elle promeut également la mixité des métiers et la place des femmes dans l'industrie. En 2018, plus de 550 actions parmi les 2 900 événements labellisés portaient sur la diversité et la mixité des métiers.
Placé sous le haut patronage du ministère de l'économie et des finances, le « Challenge InnovaTech », organisé par l'association « Elles bougent » en partenariat avec la direction générale des entreprises, vise ce même objectif : favoriser la mixité dans les entreprises industrielles et technologiques en informant dès le plus jeune âge les jeunes filles sur leurs métiers. Organisé dans plusieurs régions de France, ce concours intergénérationnel rassemble des équipes composées de jeunes filles lycéennes ou étudiantes et de marraines ingénieures ou techniciennes en poste dans l'industrie et la technologie pour imaginer ensemble les innovations de demain.