Intervention de Aurore Bergé

Séance en hémicycle du mardi 19 février 2019 à 9h30
Questions orales sans débat — Mobilité des franciliens et stationnement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAurore Bergé :

Madame la ministre chargée des transports, nous avons placé, au coeur de notre projet, la lutte contre l'assignation à résidence. Celle-ci commence quand on ne peut pas poursuivre ses études ou accepter un emploi, faute de transports adaptés et à des tarifs accessibles.

Pas un jour ne passe sans que je sois interpellée par des habitants de ma circonscription à propos des difficultés qu'ils rencontrent dans leurs déplacements quotidiens. On les considère comme des privilégiés parce qu'ils résident en Île-de-France, près des grandes entreprises et des centres de décision, mais la réalité est tout autre : l'absence de mobilité crée une fracture territoriale et sociale au coeur même de l'Île-de-France.

C'est également un enjeu pour la transition écologique. Nous devons accompagner les Français vers des déplacements plus verts. Or les infrastructures en place n'incitent pas les Franciliens à opter pour des modes de transport plus écologiques, voire les en découragent.

Les habitants du Sud-Yvelines sont contraints de se déplacer en voiture pour leur travail et leur vie quotidienne. Le maillage des transports collectifs s'est certes amélioré, mais demeure insuffisant. C'est d'autant plus vrai pour les habitants des territoires ruraux.

J'ai tenu des réunions publiques pour faire remonter les attentes et les difficultés des habitants du Sud-Yvelines en matière de mobilités, notamment vers Île-de-France Mobilités, que vous avez mentionnée précédemment. Ils se heurtent à des obstacles majeurs lorsqu'ils utilisent les transports en commun : absence de stationnement en toute sécurité et à tarif abordable aux abords des gares ; mauvaise qualité des infrastructures. La question des parcs relais ne doit pas être déconnectée de celle des investissements dans les lignes ferroviaires.

Le territoire est en effet desservi par des lignes SNCF à l'efficacité discutable : retards, vétusté des lignes et des rames, insécurité, amplitudes horaires réduites aux guichets. Des investissements importants ont été annoncés pour améliorer leur performance. L'État va ainsi investir 10 millions d'euros par jour pendant dix ans. Néanmoins, pouvez-vous nous confirmer que les trains du quotidien seront bien les premiers visés ? Quels seront exactement les investissements et les lignes concernées en Île-de-France ? Les attentes des habitants en la matière sont fortes et précises.

Je crains que ces investissements ne soient vains si l'ambition n'est pas élargie : l'objectif est de désengorger nos routes franciliennes des trajets quotidiens et de faire du train le mode de transport privilégié. Les quelques parkings existants témoignent du succès de cette solution mais, victimes de leur succès, ils sont saturés et les gestionnaires locaux envisagent des solutions de tarification.

Si des parkings-relais sont en cours d'ouverture aux portes de Paris, pour les gares les plus éloignées d'Île-de-France le nombre de projets est largement insuffisant. La gratuité de ces parcs pour les détenteurs d'un Pass Navigo annuel, annoncée par la présidente de région, est une décision importante, mais il convient d'accélérer leur construction si nous voulons progresser.

Madame la ministre, quelles mesures seront prises pour encourager l'utilisation du train, comme la création de parcs de stationnement gratuits ? Le projet de loi d'orientation des mobilités, bientôt examiné au Sénat, pourrait-il intégrer une disposition afin d'accélérer le mouvement ?

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