Il serait erroné de croire que le stage obligatoire résout les problèmes des créateurs. La question principale qui se pose à eux est celle de leur accompagnement par des structures compétentes – les chambres consulaires naturellement, mais aussi toutes les associations qui interviennent dans le domaine du développement économique. Par « accompagnement », j'entends un accompagnement dans la durée. Or un rapport récent, je le répète, signale que 80 % des créateurs n'en bénéficient pas. Je suis persuadé qu'un grand nombre d'entre eux a pourtant suivi le stage de préparation. En revanche, il est avéré que les 20 % d'employeurs qui bénéficient d'un accompagnement durable connaissent après trois années d'activité un taux de réussite très largement supérieur à la moyenne et au taux de réussite des créateurs qui n'ont pas été accompagnés.
Je suis un fervent partisan de la formation ; j'en viens et c'est aussi grâce à cela que je suis rapporteur aujourd'hui. Je n'en médirai donc pas, tant s'en faut. Cela étant, c'est aux acteurs du développement de l'entreprise qu'il appartient de proposer une offre de formation et d'accompagnement, et de la soumettre, voire de la « vendre », aux créateurs d'entreprise afin de les accompagner dans la durée.
Les créateurs d'entreprise, qui ont besoin de financements, se tournent souvent vers les chambres de métiers, les chambres de commerce et d'industrie ou encore vers des associations qui les aident à trouver des financements et à constituer des dossiers destinés aux banques et aux collectivités. Tous ces créateurs sont identifiés. Nul n'empêche les chambres consulaires de prendre contact avec eux et d'organiser leur accompagnement.
Encore une fois, je suis très favorable à la formation, qui est indispensable. Il est tout aussi nécessaire de mettre les créateurs en réseau afin qu'ils ne soient pas seuls et qu'ils puissent travailler avec leurs pairs. C'est ainsi que pourront s'exprimer les besoins d'acquisition de nouvelles compétences ; il appartient ensuite aux acteurs du développement de formuler les propositions adéquates. Oui à la formation, mais il ne me semble pas satisfaisant d'en faire une condition requise pour l'installation. Avis défavorable.