Non, pas vraiment. Pierre Dharréville a présenté tout à l'heure un amendement sans qu'on donne aucune explication sur l'avis défavorable qu'il a recueilli – mais peu importe.
Je voudrais que vous réfléchissiez à une chose. En 1968, au moment des accords de Grenelle, la délégation du CNPF, l'ancêtre du MEDEF, avait pour mandat, en s'asseyant à la table des négociations, de ne pas descendre en dessous d'un écart de salaires de un à vingt. C'était en 1968, et c'était le mandat des négociateurs du CNPF.
Aujourd'hui, on a fréquemment des salaires qui peuvent être dans un rapport de 1 à 100, de 1 à 150, voire de 1 à 200 ou 250. Considérez-vous que passer d'un écart de 1 à 20, ce qui paraissait acceptable et était le mandat du patronat français en 1968, à un écart de 1 à 200 correspond à un progrès ou à une régression ? L'accroissement des inégalités au cours des cinquante dernières années, avec ces écarts de salaires devenus insupportables à nos concitoyens, représentent-ils selon vous un progrès pour notre société ou une régression ? Je vous le dis : c'est une grave régression sociale que ce creusement des inégalités !