Intervention de Brune Poirson

Séance en hémicycle du mardi 26 mars 2019 à 9h30
Questions orales sans débat — Déchets plastiques et pollution des océans

Brune Poirson, secrétaire d'état auprès du ministre d'état, ministre de la transition écologique et solidaire :

Avant toute chose, monsieur Furst, je vous remercie infiniment pour votre question, qui revêt une importance fondamentale. Malheureusement, peu à peu, nos océans mutent ; ils ne sont déjà plus ce qu'ils étaient, et le phénomène risque de s'accélérer.

Vous parliez, à raison, des déchets, notamment des déchets plastiques que l'on trouve bien trop souvent dans l'océan. La Fondation Ellen MacArthur affirme même que, d'ici à 2050, il pourrait y avoir autant de déchets plastiques que de poissons dans nos océans. C'est criminel, vis-à-vis de l'humanité comme à l'égard de la biodiversité et des êtres vivants qui les peuplent.

L'objectif de la France se situe à plusieurs niveaux.

Il convient de souligner un premier aspect essentiel : une fois que les déchets plastiques sont dans la mer, il est trop tard ! C'est donc sur terre qu'il nous faut changer le système économique, changer nos façons de produire et de consommer, afin d'éviter la surconsommation d'objets plastiques qui envahissent notre quotidien, auxquels nous sommes trop habitués et qui, pour nombre d'entre eux, finissent dans les océans. La France mène donc chez elle, au niveau national, une politique ambitieuse de lutte contre les déchets plastiques au moyen, par exemple, d'un pacte national sur les emballages plastiques, de la transformation de l'économie avec le développement de l'économie circulaire ou encore de toute une série de mesures sur lesquelles j'espère avoir le temps de revenir dans ma réponse.

Mais je tiens à vous parler de l'objectif de la France à l'échelle internationale puisque, vous avez raison, une grande part de la pollution plastique émane de pays situés essentiellement en Asie. À cet égard aussi, la France est extrêmement active.

D'abord, en la matière, la question de la haute mer est essentielle. Nous devons donner un statut à cette haute mer. L'humanité doit se donner les moyens de la protéger. Des négociations sont en cours et la France est très mobilisée sur cette question.

Par ailleurs, la présidence française du G7 vient de commencer, et notre pays a fait de la lutte contre la pollution plastique dans les océans et la préservation de la biodiversité marine une des priorités de sa présidence. Nous voulons fixer des objectifs très concrets. C'est pourquoi nous avons changé de méthode : au lieu d'avoir un communiqué signé par un ensemble de pays, nous voulons de l'action ; nous voulons créer une coalition d'au moins 25 % d'États acteurs se mobilisant en faveur de la lutte contre la pollution plastique dans les océans.

De même, au niveau européen, nous rassemblons des pays – nous l'annoncerons dans les prochains mois – pour qu'ils s'engagent aussi dans une démarche de pacte contre le plastique pour changer les pratiques à terre.

Enfin, la France est extrêmement mobilisée aux côtés de la Chine qui va accueillir la COP15 de la biodiversité, qui sera aussi importante que la COP21 le fut pour le climat.

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