Monsieur le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, je souhaite vous interroger sur la mise en oeuvre de la réforme du baccalauréat.
Un constat s'est imposé : le baccalauréat est trop peu adapté aux ambitions de réussite que nourrit notre jeunesse. L'enseignement supérieur est marqué par un taux d'échec trop important, notamment à l'université – 60 % des étudiants échouent à obtenir leur licence en trois ans et 25 % des jeunes actifs sont au chômage. En outre, l'organisation du baccalauréat est très complexe.
Les Français sont très attachés au baccalauréat, véritable symbole républicain. Toutefois, la forme actuelle du diplôme n'est pas satisfaisante. Dans le cadre de la réforme, dans des territoires bouleversés par la crise, les acteurs du monde de l'éducation se posent des questions sur la place qu'il convient de lui donner, en tant que passerelle vers l'enseignement supérieur.
Le système en vigueur demeure faussement égalitaire. Il ne résout pas la question des inégalités entre les établissements. L'enjeu de la réforme du baccalauréat est de préparer la réussite des étudiants dès le lycée. Il n'en reste pas moins que plusieurs interrogations demeurent s'agissant de la mise en oeuvre de la réforme.
Il faut conserver à l'esprit que la génération qui connaîtra la réforme du baccalauréat a déjà vécu celle du collège. Dans les territoires, le corps enseignant et les parents des lycéens redoutent un accroissement des inégalités, en raison du risque de concurrence entre les lycées d'un même bassin, entre les disciplines et entre les personnels.
Monsieur le ministre, comment comptez-vous intégrer la notion de territoire dans les politiques éducatives ? Comment penser en réseaux d'établissements, afin d'organiser au mieux la carte des spécialités et la progression des programmes en vue d'anticiper le frein à la mobilité dans les territoires ?