Le groupe de la Gauche démocrate et républicaine votera cette motion de rejet préalable. J'exposerai quelques-unes de nos raisons avant d'en donner davantage lorsque je défendrai notre motion de renvoi en commission.
D'abord, le projet de loi a triplé de volume entre son dépôt et sa sortie du débat parlementaire. Lorsqu'on est obligé d'augmenter à ce point le nombre d'articles et de considérations au fil des débats, ce n'est jamais un très bon signe quant à l'état de préparation du texte.
Lors de ses voeux du 31 décembre dernier, le Président de la République a dit : « Le capitalisme ultralibéral et financier [… ] va vers sa fin. » Lorsque j'ai entendu ces mots, je m'étais dit qu'il ferait en sorte que le Gouvernement et la majorité parlementaire fassent amende honorable ou, en tout cas, revoient bien des aspects et des dispositions du projet de loi PACTE, qui va, à bien des égards, inscrire dans le marbre de la loi un dogme libéral dépassé par la réalité et l'évolution de nos sociétés. Or il n'en a rien été.
Nous avons débattu de manière constructive et défendu des amendements non pas pour faire obstruction, mais pour essayer de faire évoluer le texte. Toutefois, ne vous en déplaise, c'est le prisme et l'entrée idéologiques, je dirais même dogmatiques par certains aspects, qui ont prévalu. Dès lors, cette loi ira à contresens de l'histoire de notre pays.