Intervention de Élisabeth Toutut-Picard

Réunion du jeudi 11 avril 2019 à 9h00
Mission d'information commune sur le suivi de la stratégie de sortie du glyphosate

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Toutut-Picard :

J'aurai deux questions, la première étant très ciblée sur ma pratique et mes observations d'élue. Je souhaite rebondir sur ce que vous nous avez expliqué au sujet de la gouvernance et des modalités de financement. Nous avons bien entendu la volonté réaffirmée de ce gouvernement d'accompagner les agriculteurs dans leur mutation. Ce que j'observe sur le terrain, c'est que souvent ces financements ne parviennent pas à atteindre véritablement leur cible. Cela renvoie à un problème d'organisation de la représentation du monde agricole. Le plus souvent s'expriment des agriculteurs bien organisés, qui ont une force de frappe économique et sont considérés comme les interlocuteurs privilégiés de nos différents ministres. Or je rencontre sur le terrain de petits agriculteurs modestes, souvent isolés et qui n'ont pas forcément droit à la parole dans les instances locales. On parle beaucoup des chambres d'agriculture comme des interlocuteurs officiels et les plus efficaces. Je m'interroge sur la possibilité de mobiliser les petits agriculteurs via ce genre d'instances et je suis perplexe sur l'efficacité et la pertinence de la gouvernance actuelle. Quand nous parlons du monde agricole, je crains que nous ayons tendance à parler surtout des producteurs céréaliers, beaucoup plus organisés que les petits maraîchers locaux qui peinent à trouver les financements, à être accompagnés et surtout à obtenir les informations les plus pertinentes.

Ma seconde question est d'ordre macroéconomique et porte sur la problématique des grands équilibres économiques. On nous oppose souvent la préoccupation de voir la France perdre sa force de frappe économique dans la balance des échanges, la production céréalière et l'agriculture françaises étant fortement représentées sur les marchés internationaux. On entend dire que si l'on change de modèle agricole, si l'on réduit le recours aux produits phytopharmaceutiques, on va mettre en danger notre balance des échanges. Comment sortir de ce paradoxe de la nécessité de maintenir une certaine rentabilité pour conserver la force de frappe économique de la France sur le marché agricole et en même temps obtenir la qualité que nous appelons tous de nos voeux, pour la santé des êtres humains et l'environnement ?

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