Intervention de Raphaël Gérard

Séance en hémicycle du vendredi 10 mai 2019 à 15h00
Restauration de notre-dame de paris — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRaphaël Gérard :

Avec deux de mes collègues, Philippe Huppé et Gilles Le Gendre, j'ai eu l'occasion de remettre récemment au Premier ministre un rapport portant sur les métiers d'art dans notre pays. Une partie importante de ce rapport était consacrée aux problématiques de formation et de gouvernance de la formation à ces métiers d'art.

Comme je le disais tout à l'heure, la France compte aujourd'hui 281 métiers d'art qui font l'objet d'une liste extrêmement précise et qui se répartissent au sein d'une multitude de branches professionnelles, lesquelles sont chargées de la formation. Cette situation a souvent pour effet collatéral des phénomènes de niche : au sein d'une branche, un métier d'art – je pense par exemple aux tailleurs de pierre dans le bâtiment ou aux ferronniers d'art dans la métallurgie – regroupe des populations tellement restreintes par rapport à la cohorte globale du secteur que les offres de formation sont souvent assez mal pensées et assez rares. De ce fait, ces métiers se retrouvent un peu en dehors du champ de vision des branches professionnelles dont ils dépendent.

À cela s'ajoute le fait que nous avons voté une loi réformant la formation professionnelle, qui prévoit le regroupement d'un certain nombre d'opérateurs de compétences, ce qui fragilise quelque peu la filière de la formation dans son ensemble, au cours de la période de transition tout du moins.

De même, la référence des offres de formation pour ces métiers d'art est aujourd'hui l'Institut national des métiers d'art – INMA – , une association largement financée par le ministère de la culture qui assure une veille extrêmement intéressante et importante sur les métiers d'art et sur les offres de formation. Aujourd'hui, l'INMA traverse une période un peu compliquée de réorganisation, suite à des arbitrages rendus à la fin de l'année dernière, au moment des débats budgétaires.

J'appelle votre attention sur ce point : une définition ou un encadrement par décret des types de formations et de métiers ouverts à ces financements pourrait causer des difficultés en cette période de modification de la gouvernance de la formation et du secteur global des métiers d'art.

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