Monsieur Libault, je vous remercie pour la qualité de ce travail, qui résulte d'une concertation engagée bien avant le grand débat national et ayant mobilisé des milliers de personnes. Je salue l'approche humaine adoptée par votre rapport, centré sur la personne âgée et sur son parcours. Une importance toute particulière y est donnée, à juste titre, au libre choix entre le maintien à domicile et l'entrée en établissement. Vous insistez sur le fait que la personne âgée doive se sentir « chez soi » tout au long de son parcours, sans avoir le sentiment d'être ballottée entre différents modes de prise en charge. Vous recommandez également d'allonger le temps de présence aux côtés de la personne âgée.
Il me semble pertinent d'établir un parallèle entre la fin de vie et le début de la vie. Nous pourrions ainsi nous inspirer des réussites de notre politique de la petite enfance, tant en matière d'organisation – reposant, en l'occurrence, sur les caisses d'allocations familiales (CAF) – que d'attractivité des métiers, de diversité de l'offre, à domicile ou en crèche, ou de soutien aux aidants.
Gardons-nous, par ailleurs, de faire de la question du financement un préalable. Cela aurait pour effet de freiner la dynamique. Veillons plutôt à soumettre une belle proposition à nos concitoyens, pour répondre à leurs angoisses et à leurs inquiétudes face au vieillissement et à la fin de vie. Le sujet du financement viendra dans un second temps, et je ne doute pas que nous trouverons les moyens nécessaires. En 1945, nos aînés ont su créer une sécurité sociale dans un pays en ruines. Aujourd'hui, dans un pays riche et organisé, nous saurons faire face à ce nouveau risque.