Soumettre ces amendements à une discussion commune pose problème. Ils ne relèvent absolument pas de la même logique : nuisances sonores d'un côté, étalement urbain de l'autre.
Nous pouvons tous adhérer à l'objectif de lutte contre l'étalement urbain. Sans reprendre les discussions de la loi ALUR, je rappelle que l'équivalent d'un département de surfaces agricoles est consommé tous les douze ou treize ans.
Mais la question de l'étalement urbain n'a rien à faire dans un texte sur les mobilités. Elle est traitée dans le cadre des PLUI, des SCOT et des SRADDET – schéma régional d'aménagement et de développement durable du territoire. Les documents sont suffisamment nombreux sans qu'il soit besoin d'en ajouter un, ce qui risque d'ailleurs de fragiliser l'ensemble des transports.
L'étalement urbain peut être envisagé de deux manières différentes : d'un côté, on peut considérer que l'installation d'un réseau de bus développe l'étalement urbain – la desserte de zones peu denses et de hameaux y favorise la construction ; de l'autre, on peut estimer que le fait d'aller chercher des habitants dans les zones peu denses permet de lutter contre l'étalement urbain.
La question est donc compliquée, et vous ne donnez pas de réponse. Il reviendra donc au juge du tribunal administratif de donner sa vision des choses, s'agissant de réseaux de transport décidés par les élus locaux et qui seront fragiles juridiquement.
Dans l'intérêt du projet de loi lui-même, afin que les élus puissent accomplir des avancées en matière de mobilité, supprimez du texte l'objectif de lutte contre l'étalement urbain. À défaut, vous risquez de fragiliser ces avancées.